terça-feira, março 29, 2005
L’art d’être pipelette*
* Por Jean-Baptiste Baronian "Le Magazine littéraire" n°440Mars 2005

Dans l’histoire littéraire du xixe siècle, Eugène de Mirecourt (1812-1880) ne jouit d’aucun statut enviable. Le seul qu’on daigne parfois lui accorder est celui de pipelette pour la bonne et simple raison qu’il s’est amusé à portraiturer les grands hommes de son époque, dans une série de petits volumes au format in-32, à travers une collection baptisée Les Contemporains et publiée chez différents éditeurs entre 1854 et 1858, puis souvent réimprimée par la suite. On y trouve tout le Gotha ou presque : Hugo, Mérimée, Berlioz, Rossini, Guizot, Raspail, David, Janin, Gautier, Proudhon, Sue, Ledru-Rollin, Lacordaire, Ingres, Sand, Lamartine ou encore Nerval dont il a écrit, en 1855, la toute première biographie. Avant que le pauvre Gérard ne connaisse un long purgatoire.Et il n’a épargné personne ou presque, prenant un malin plaisir à rapporter des ragots et à mettre davantage en avant les défauts et les travers de ses contemporains que leurs qualités. Ce qui lui a valu pas mal de déboires, aussi bien avec les journaux qu’avec ses personnages, et de fréquentes poursuites judiciaires… Bien qu’elles manquent en général de rigueur, ces publications sont aujourd’hui assez prisées car, entre deux propos méchants ou futiles, on relève des informations et des détails fort intéressants. Sans compter que sur certains auteurs non négligeables mais oubliés, comme Léon Gozlan ou Emmanuel Gonzalès, il n’existe guère d’autres sources que celles d’Eugène de Mirecourt.
Son ouvrage le plus retentissant reste cependant le pamphlet qu’il a écrit contre Alexandre Dumas et qu’il a fait paraître en 1845 « chez tous les marchands de nouveautés » : Fabrique de romans, maison Alexandre Dumas et compagnie. Il le traite de pirate, lui reproche son mercantilisme et la légèreté avec laquelle il se contente de recopier les textes de ses nègres, leurs bévues y compris, et estime qu’à force de faire appel à ses « ouvriers » l’homme avide qu’il est tue la littérature. Bien sûr, Dumas allait aussitôt réagir et demander réparation devant le tribunal correctionnel de Paris. Sur quoi, Eugène de Mirecourt devait être condamné pour diffamation à une forte amende et à quinze jours de prison. Et voilà la principale raison pour laquelle Fabrique de romans est devenu un opuscule que les collectionneurs convoitent toujours mais qu’ils ne voient presque jamais circuler chez les libraires spécialisés et en ventes publiques. Qui a prétendu que les brûlots ne traversaient jamais les âges ?
posted by George Cassiel @ 11:42 da manhã  
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"Este era un cuco que traballou durante trinta anos nun reloxo. Cando lle chegou a hora da xubilación, o cuco regresou ao bosque de onde partira. Farto de cantar as horas, as medias e os cuartos, no bosque unicamente cantaba unha vez ao ano: a primavera en punto." Carlos López, Minimaladas (Premio Merlín 2007)

«Dedico estas histórias aos camponeses que não abandonaram a terra, para encher os nossos olhos de flores na primavera» Tonino Guerra, Livro das Igrejas Abandonadas

 
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